Le travail social communautaire

La méthodologie prônée et développée dans le cadre des Projets de Cohésion Sociale à Bruxelles est celle du travail social communautaire. Mais… qu’est-ce que c’est ?

Le travail social communautaire, qu’il parte de personnes et/ou de groupes d’intérêts et/ou de réseaux, vise à produire un changement structurel de situations problématiques.

C’est-à-dire qu’il tend à :

  • agir sur des problématiques communes à tout ou partie des habitants ;
  • développer ensemble des ressources qui peuvent accroître les capacités de bien-être et de service des
    personnes, groupes et réseaux ;
  • défendre ou revendiquer certains droits, biens ou services dont l’absence pénalise les qualités du lien social
    et menace d’amener les personnes dans des situations de précarité, de pauvreté ou d’exclusion sociale ;
  • dynamiser un travail sur les systèmes (normes institutionnelles et leurs effets, discours et pratiques et leurs
    effets) pour permettre la compréhension, l’interrogation et la négociation sur les règles du "vivre ensemble",
    les mécanismes d’exclusion et les responsabilités de chacun à partir de la place qu’il occupe dans le système.

Dès lors, l’impact de l’action revêt un caractère durable et collectif s’étendant au-delà des groupes d’habitants initialement impliqués.

D’un point de vue méthodologique, cela suppose pour les travailleurs sociaux communautaires de :

  • travailler dans une logique d’émancipation et d’autodétermination des personnes, groupes et communautés,
  • accompagner les habitants dans leurs possibilités de faire bouger les cadres et les structures en favorisant
    une meilleure compréhension des systèmes et mécanismes structurels afin de trouver des leviers d’actions,
  • inviter les habitants à participer à toutes les étapes du processus : l’identification de la problématique,
    l’analyse de la problématique, l’élaboration et la prise de décision concernant les actions à mener, l’action,
    l’évaluation, etc.
  • accompagner des projets et des actions menés avec et/ou £ar les habitants.
  • considérer la participation comme un moyen et non comme un objectif à atteindre,
  • adopter une posture égalitaire dans la relation avec les habitants, les reconnaître comme des acteurs et
    valoriser leurs ressources et savoirs,
  • développer un travail en réseau et en partenariat,
  • travailler selon des processus ascendants, c’est-à-dire, au départ des demandes, désirs et problématiques
    exprimés par les habitants,
  • S’inscrire dans une démarche sur le long terme,
  • pouvoir agir de manière indépendante afin de rester le garant du déploiement de la méthodologie du travail
    social communautaire,
  • respecter la vie privée des personnes et la déontologie du travail social.

Dans le cadre d’une démarche de travail social communautaire, le travail social individuel et le travail social collectif peuvent en être le support car ils favorisent :

  • la création de liens avec et entre les habitants ainsi que la construction d’une relation de confiance,
  • une dynamique d’échange, de convivialité et de solidarité entre les personnes,
  • le développement du pouvoir d’agir individuel et collectif.

Définition coproduite par les travailleurs sociaux des PCS en 2019 avec l’appui méthodologique de Catherine Bosquet maitre-assistant à la HE2B Campus lessid et membre du Comité de Vigilance en Travail Social.
Réécriture au départ de la définition de l’action communautaire produite par le Cridis en 1998 In « Action sociale et action communautaire », Cahier pédagogique n°3 du CRIDIS, édité par la Cocof, lère édition, 1998, p56.